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TZR en colère
TZR en colère
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11 janvier 2011

Nommée trop loin, la prof a craqué

Une enseignante creusoise doit rouler plus de 200 km par jour pour assurer son service.


TZR. Ce joli sigle désigne les titulaires de zone de remplacement.

« Les élèves nous confondent avec des stagiaires, alors que nous sommes des professeurs certifiés », précise Magali (1), un professeur de 27 ans, qui affiche déjà cinq années d'expérience : « J'ai plutôt la pêche et j'aime les défis. À condition que la mission ne soit pas impossible ».

Venue d'une autre académie, Magalie a suivi son conjoint il y a deux ans. Le jeune couple s'est installé dans le nord de la Creuse.

Le système de points qui régente les mutations dans l'Éducation nationale ne lui a pas permis d'obtenir un poste dans l'académie de Limoges : « J'ai donc coché comme choix ultime, un poste de TZR sur l'académie d'Orléans-Tours, mais rattaché au lycée de La Châtre, à 30 kilomètres de chez moi ».

Le principe de la zone de remplacement, c'est que l'enseignant TZR est censé naviguer sur un périmètre limité.

Dans un contexte de diminution de postes et de nouveau système pour les stagiaires IUFM, les systèmes informatiques des rectorats semblent s'être emballés en sortant des arrêtés de nomination déraisonnables.

Des TZR sont affectés à l'année sur des postes fixes. Solution : aller chercher des remplaçants dans les départements voisins.

1.300 kilomètres par semaine

« En septembre, on m'a nommé sur Tours nord. C'est à 200 kilomètres de chez moi », explique Magali.

Contrairement aux professeurs vacataires ou contractuels, les titulaires ne peuvent refuser une nomination : « Et certains remplacements lointains ne sont pas délimités dans le temps ».

Le médecin traitant détient alors la seule parade. En novembre, on envoie de nouveau la prof creusoise à Tours, pour trois semaines : « Je me suis débrouillée comme j'ai pu. Les collègues là-bas ont été sympas ».

Avant la fin de son remplacement en Indre-et-Loire, un nouvel arrêté lui donne sa nouvelle destination : le Cher... pour une durée non précisée.

Avec, cerise sur le gâteau : un emploi du temps sur cinq jours, comprenant des navettes quotidiennes entre deux lycées professionnels de Bourges et de Vierzon.

Magali a calculé : « Ca me faisait rouler 1.300 kilomètres par semaine. [...] J'aime mon métier et je m'investis. Mais dans ces conditions, il ne peut y avoir un enseignement de qualité. Je suis rentrée de Tours le vendredi soir avec 150 copies à corriger. Physiquement, je n'en pouvais plus ».

Magali, actuellement en arrêt maladie, cite le cas d’une collègue TZR du sud du Cher, qui a dû faire un remplacement à Lamotte-Beuvon (41).

Confirmation syndicale au SNES, à Orléans : « Ces situations personnelles catastrophiques sont inévitables, observe Emmanuelle Kraemer, il y a 200 postes de TZR en moins cette année dans l’Académie. En parallèle, le nombre des vacataires augmente et le rectorat fait même appel à des retraités ».

Dans le Cher, Magali est censée remplacer une collègue TZR, qui a elle-même craqué. Les sites de Pôles emploi regorgent d’offres émises par les rectorats.

(1) Le prénom a été modifié.

http://www.lamontagne.fr/editions_locales/creuse/nommee_trop_loin_la_prof_a_craque@CARGNjFdJSsBFRoDBhw-.html

et

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