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TZR en colère
TZR en colère
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6 avril 2008

Rappel de la situation des TZR par le responsable de la Section emploi du SNES national

À la suite d'un échange assez vif sur la question des TZR dans les pages de l'US, on a pu trouver dans le numéro 665 du 5 avril la mise au point suivante :

« La publication récente de courriers des lecteurs, contradictoires sinon polémiques, sur la situation des TZR
(L’US Magazine n°s 661 et 663 des 5 janvier et 23 février derniers), nous amène à revenir sur ce sujet  et sur le système de remplacement  dans le second degré.

DE QUOI PARLE-T-ON ?
Le système de remplacement des enseignants dans le second degré est très mal en point. Le remplacement est un besoin permanent du service public: il devrait à ce titre être assuré par des personnels titulaires, en nombre suffisant (6à 7% des effectifs des personnels en poste selon les critères mêmes du ministère), formés et volontaires dans toute la mesure du possible, exerçant des missions de remplacement dans des conditions de service pédagogiquement, matériellement et humainement correctes.
Chacun sait qu’on est très loin du compte:
nombre de remplacements ne sont pas assurés par manque de personnel. L’administration tente de boucher les trous en utilisant la précarité (contractuels, vacataires... aux conditions de travail, d’emploi et de salaire très souvent inadmissibles) et en cherchant à développer la flexibilisation de la situation de tous : cf. les décrets «Robien» sur le remplacement «à l’interne», dont nous avons globalement et collectivement jusqu’ici, par l’action syndicale établissement par établissement, mis en échec l’application.

DES COLLÈGUES TRÈS MALTRAITÉS
Dans ce cadre, les collègues nommés en zone de remplacement (les TZR) sont particulièrement maltraités. Ils sont environ 30000, mais 60% d’entre eux sont affectés à l’année – AFA, sur des agrégats de blocs horaires et de moyens provisoires, souvent placés dans des situations professionnelles et personnelles insupportables, «à cheval» sur deux ou trois établissements (la moitié des AFA), y compris avec des services «polyvalents» au mépris de la qualification et de la qualité de l’enseignement délivré. Les 40% restants sont disponibles pour des remplacements de courte et moyenne durée au long de l’année scolaire, soit un volume global d’environ 12 000 collègues.
Dans ce tableau général, les inégalités numériques sont très importantes selon les académies. Partout l’on constate que l’administration utilise les TZR comme variable d’ajustement:
1. En gestion de mouvement (moins il y a, à l’intra, de postes complets disponibles en établissement, plus il y a création de postes de TZR, auxquels seront dévolus les agrégats de blocs horaires, cf. ci-dessus) ; c’est ainsi que plus de la moitié des TZR ne sont pas des «nouveaux enseignants», mais des collègues expérimentés, victimes du système de mutation en deux temps «à l’aveugle», devenus TZR par manque de poste.
2. En gestion de la pénurie budgétaire générale qui frappe l’ensemble du système éducatif. Indépendamment de toute considération de qualité de l’enseignement, est utilisé «l’indicateur de performance» de la loi de finance, intitulé «Taux de rendement du remplacement» (Programme 141, indicateur 6.4), simple ratio «journées de remplacement effectuées par le potentiel de remplacement / nombre de journées réalisables par ce même potentiel ». On frise actuellement les 90% de rendement.
Cette formule d’une technocratie achevée masque le mépris de l’acte pédagogique, complexe, de remplacement, et surtout les conditions de travail déplorables faites aux TZR: pressions de toute sorte, appels téléphoniques, remplacement au pied levé sans préparation... En bref, une politique du citron à presser.

NÉCESSITÉ DE LA DÉFENSE SYNDICALE ACTIVE ET COLLECTIVE
Les enjeux syndicaux sont essentiels. Si on laisse collectivement les TZR être maltraités ainsi, il ne faut pas être grand clerc pour voir que tous, TZR ou titulaire en établissement, passeront irrémédiablement dans la même casserole de la flexibilité, des services définis localement, de la disponibilité à toute heure du jour et de la nuit, et du cours au pied levé sur un simple coup de fil... Tous maîtres Jacques?
Les collègues TZR sont très souvent isolés, peu intégrés aux équipes, et c’est structurel. L’attention à leur situation, la solidarité à leur égard est un devoir syndical collectif, dans chaque établissement, chaque académie. Le SNES s’honore de ses mandats en la matière; s’atteler à leur mise en œuvre n’est certes pas chose facile. Mais il est clair qu’ensemble, on se protège tous mieux.

Christophe Barbillat »

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