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TZR en colère
TZR en colère
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28 janvier 2009

Voilà ce qu'il faut faire et dire : TZR, faîtes respecter vos droits

Ceci est un véritable témoignage, avec des modifications concernant les lieux et les personnes pour des raisons légales et éthiques.

Le principal du collège K m'a laissé un message vendredi 9 janvier 2009 m'invitant à le rappeler rapidement. Je l'ai rappelé le lundi suivant. Mr P m'a expliqué qu'il me revenait de remplacer Mr M, enseignant de désorientation durant le temps de son arrêt (jusqu'au 5 mars 2009 à priori). Mr M effectue habituellement un service de 19h. Mr P m'a fait part, au téléphone, d'une première version de mon emploi du temps, qui s'élevait alors à 12h par semaine. Je lui ai aussitôt signifié ma réticence à l'idée d'effectuer des heures supplémentaires. J'ai fait notamment valoir la distance qui sépare le collège K de mon autre établissement. En effet, je suis TZR, rattachée au collège JP Brighelli de Neuilly, et j'effectue déjà un service de 9h au collège Phillippe Mérieu de Sarcelles. Il s'est montré plutôt compréhensif et m'a invité à venir « en parler » avec lui. Il m'a reçue dans son bureau le mardi 20 janvier 2009 à 14h30. Je me suis présentée, sur mon temps libre, sans avoir reçu préalablement un arrêtée d'affection ou un ordre de mission écrit, ce qui atteste, je crois, d'une certaine bonne foi.



Lorsque je me suis présentée à son bureau, Mr P m'a remis une copie de l'emploi du temps dont il m'avait parlé au téléphone. J'ai refusé aussitôt de faire des heures supplémentaires. Mr P s'est alors montré beaucoup moins compréhensif et a tenté d'exercer une forme de pression morale : il m'a demandé de faire des concessions « on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a », il a invoqué mon jeune âge (« c'est votre début de votre carrière tout de même ! ») et a mis en avant l'intérêt des élèves.



Non seulement j'ai réitéré mon refus catégorique de faire des heures supplémentaires, mais j'ai fait également valoir mon droit à une décharge d'une heure, en raison de la distance qui sépare mes deux établissements (communes non limitrophes = 1 h de trajet). Mr P n'avait, semble t'il, jamais entendu parler de cette décharge. Quand je lui ait dit que je tenais cette information de source syndicale, il m'a rétorqué : « ce n'est pas les syndicats qui dictent au rectorat sa conduite ! ». Il a décroché le téléphone pour obtenir une information rectorale, il a mis le téléphone sur haut-parleur pour je puisse entendre sa conversation. Après au moins 15 minutes passées au téléphone, il n'a finalement obtenu aucune réponse.



Finalement, il m'a proposé 9h de cours, reparties sur les trois classes de Mr M : à savoir 3h en 4°B + 3h en 6°A + 3h en 3°D. Je lui ai aussitôt signifié ma réticence quant à cette forme de « répartition de pénurie » qui me semble porter préjudice aussi bien aux élèves qu'à moi-même (quelle peut être la légitimité face aux élèves d'un demi-remplaçant ?). J'ai mis en avant le droit des élèves à bénéficier comme les autres des horaires que fixe la loi ! Je l'ai invité à se retourner vers le rectorat pour exiger que lui soit proposé un véritable dispositif de remplacement. Mr P m'a dit que plus personne n'était disponible sur l'académie. J'ai alors souligné le fait que beaucoup de vacataires n'avaient pas été réembauchés par le rectorat cette rentrée et j'ai soumis l'idée qu'on fasse appel à l'un d'entre eux pour effectuer les 19h de Mr M. Mr P m'a expliqué que c'était avec ce type de raisonnement qu'on se retrouvait ensuite, en France, avec un déficit de 5%. Il a évoqué les conséquences de la crise économique et la nécessite de faire des restrictions budgétaires. Je lui ai dit que tenais à en informer rapidement les collègues et les parents d'élèves, il m'a répondu vivement : « mais, vous croyez que c'est avec des banderoles sur les établissements qu'on règle les problèmes ? Moi, je ne fais pas du syndicalisme ! Moi, je travaille simplement dans l'intérêt des élèves ! ».



Mr P a ensuite changé de discours : il m'a dit que le remplacement ne durerait pas longtemps (il a évoqué l'opération de Mr M, il a fait référence aux vacances d'hiver et au fait que les choses passeraient vite) et il m'a assuré que, sur l'année, les 4e bénéficieraient largement des horaires légaux. Il n'a pas fait mention des 3e.



Je n'ai à aucun moment refuser de faire ce remplacement, j'ai simplement mis en cause la pertinence du service proposé. Mr P m'a alors demandé de prendre les élèves dès le lendemain, j'ai refusé et ai fait valoir le délai de préparation pédagogique. Mr P a insisté en me disant que je pouvais me contenter de « faire connaissance avec la classe » le lendemain. Il a mis en avant le fait que je l'avais rappelé trop tardivement, ce que je conteste bien sûr ! Je lui ai dit que je n'étais pas là pour « faire connaissance » mais pour enseigner que cela exigeait un temps de préparation. Il a accepté ma demande et nous avons convenu que je commencerais vendredi après-midi.



A la fin de l'entretien, je lui ai fait part de mon intention de rencontrer rapidement les collègues de l'établissement, je lui ai donc demandé de m'accorder l'autorisation de venir en salle des professeurs le lendemain. A cet instant, Mr P a perdu patience et m'a dit : « puisque c'est comme ça, Mademoiselle, restez chez vous, restez chez vous, on s'arrête là, je ne continue pas avec vous ». Il s'est levé et m'a invité à sortir de son bureau. Il m'a dit : « nous n'avons pas la même vision du service public ! De toute façon, j'en référerai à la DIPE ».



Le lendemain, j'ai reçu un coup de fil du rectorat m'indiquant que j'étais affectée au collège K pour 9h dont une heure payée en heure supplémentaire (équivalent décharge). J'ai également reçu un coup de fil de Mr P qui m'invitait à le rappeler. Il n'a fait aucune mention de l'incident. Il m'a reçue dans son bureau lundi matin pour me faire part de mon emploi du temps modifié. Je le lui ai encore fait rectifier car y figurait encore 1h supplémentaire que j'avais refusé. Il a accédé à ma demande aussitôt.


J'avoue ne pas comprendre comment le fait de :

- ­refuser des heures supplémentaires

- faire valoir une heure de décharge, à laquelle on a droit

- demander un délai de préparation pédagogique

- mettre en question la pertinence pédagogique du service proposé
sans toutefois le refuser

peut conduire un chef d'établissement à mettre à la porte de son bureau un personnel enseignant de bonne foi et peut l'amener à remettre en cause aussi ouvertement son professionnalisme et son éthique !

Une TZR au courant de ses droits et sachant les faire appliquer.

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