Les aventures de Noébottée et du rectorat
Episode 2 « Le coup de téléphone »
Lundi matin, 10 heures, je bois mon café tranquillement (ben oui, je suis une feignasse de TZR, je travaille pas le lundi, faut pas déconner non plus, hein) quand DRING DRING, téléphone. Numéro masqué. Mékicelapeutilbienaitracetheurci ?
« Allô ?
– Mademoiselle Noébottée ? Rectorat de BIP à l’appareil
– Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ? (Ton faussement aimable)
– Alors voilà, on vous a trouvé un remplacement après celui que vous effectuez actuellement. C’est à X et c’est pour 15 jours avant les vacances.
– Alors attendez, je vérifie la compatibilité géographique avec mon domicile. Ah, mais c’est à 1H30 aller de chez moi, ça va pas être possible, ça madame.
– Vous êtes la seule TZR disponible.
– Ça m’étonnerait beaucoup, madame
– Très bien, je vous passe la DRH ! » (elle devait avoir des ordres)
Je ne sais pas si c’était la DRH ou la responsable de la DPE, mais bon, la chef quoi !
« Allô ? Alors là, je vous demande d’arrêter mademoiselle, vous ne pouvez pas refuser tous les remplacements !
– Non, madame, je ne refuse pas tous les remplacements, au contraire.
– Et vous ne pourrez pas refuser, vous n’avez qu’à envoyer une lettre au recteur, mais on a des ordres, et j’envoie l’arrêté !
– Attendez, je veux voir si on ne peut pas trouver un arrangement, si il n’y a pas d’autre possibilité, j’irai.
– Et puis votre résidence, c’est vous qui l’avez choisie, vous n’aviez qu’à pas vous installer là !
– Madame, je suis à 12 minutes en train de la commune de mon RAD. Ce qui fait toujours 2H30 de transport quotidien pour aller effectuer ce remplacement. Et j’ai choisi cette résidence pour raisons financières. De plus, ce que vous proposez, ce n’est que pour 15 jours, ce qui m’étonne, tant on voit des remplacements longs ne pas être effectués.
– Oui, mais c’est la 3e fois que cette personne se fait remplacer 15 jours, ce qui fait 6 semaines sans cours.
– Je comprends bien madame.
– Madame, je suis citoyenne, vous êtes citoyenne, il faut penser aux élèves
(que répondre à cet argument imparable)
– Mais vous êtes payée à rien faire alors que des élèves sont sans remplaçant !
– Je travaille, madame je suis dans mon RAD quand je n’ai pas de remplacement.
– Non, vous êtes là en plus pour des élèves qui ont déjà un enseignant.
– Oui, effectivement, madame. Vous savez, je préfère travailler, mais dans des conditions qui ne nuisent pas à mon enseignement. J’ai déjà fait un remplacement à 2h30 de transport de chez moi, c’était difficile, mais supportable grâce à la décharge syndicale du professeur que je remplaçais. En plus, j’ai accepté deux remplacements hors-zone depuis le début de l’année et je n’ai pas été dédommagée.
– Bon, alors attendez (ton plus calme). Il y aurait peut-être une solution d’échanges de remplacement. Un qui est dans la commune où vous résidez. Mais pour les ISSR c’est pas moi qui m’en occupe (tiens donc ça serait trop simple)
– Ce serait avec plaisir, madame, je ne demande qu’à travailler. »
– L’échange s’est poursuivi de façon courtoise, et on m’a rappelée dans la matinée pour m’avertir que l’autre remplaçant avait accepté. J’étais ravie de ma nouvelle victoire sur le rectorat. Sauf que… Un doute m’assaille. Ce nom de commune me semble tout de même très familier. Mais non, je me fais des idées, il doit bien être Zone Limitrophe ce remplacement, puisqu’ils m’ont appelée (première de l’année)… Bon, je vérifie et… Le remplacement était bien DANS MA ZONE !!!!!!!!!!
Donc j’ai réussi à refuser un remplacement dans ma zone, ce qui me semblait impossible et pour tout dire, illégal !
Après un peu de culpabilité mal placée, je goûte enfin à ce doux sentiment de victoire : avoir réussi à faire valoir mes droits 2 fois de suite auprès du rectorat en 15 jours.