Communiqué du SNES face aux déclarations de Chatel concernant le remplacement des professeurs
Une nouvelle fois, face à des difficultés criantes et prévisibles, le
Ministre a décidé de s’exprimer pour tenter de juguler des problèmes
qui sont d’abord le résultat de sa propre politique.
Les moyens en remplacement sont insuffisants, c’est vrai, mais le
Ministre feint d’oublier qu’à la rentrée scolaire il a supprimé 3 000
postes de remplacement, rendant impossible dans les semaines suivantes
le remplacement des enseignants absents.
Il feint aussi d’oublier en parlant des remplacements de courte durée
que, l’an passé, des remplacements n’ont pu être assurés pour des
absences longues comme des congés maternité.
Laisser croire que les titulaires remplaçants sont inactifs et que
certains sont non employés est une imposture. Avoir un volant suffisant
de remplaçants impose d’accepter que, pendant certaines périodes, tous
ne soient pas utilisés à des remplacements. Actuellement, ils assurent
durant ces périodes des activités d’enseignement très utiles dans
l’intérêt des élèves dans les établissements (dédoublements, soutien
scolaire…). L’alternative proposée est de ne recruter que pour les
périodes les plus critiques et ensuite de jeter les personnels comme
des « kleenex » usagés.
Il feint aussi d’ignorer que des titulaires remplaçants sont envoyés du
jour au lendemain à 100 kms de chez eux pour assurer au pied levé un
remplacement sans même une indemnisation à hauteur du coût des
déplacements.
L’utilisation de retraités alors que la France a deux millions de
chômeurs et que le nombre de recrutés est insuffisant et laisse en 2009
– et laissera en 2010 - des postes sans enseignants est une vraie
provocation.
Quant à utiliser des étudiants sans formation professionnelle, c’est
placer ces jeunes dans la situation intenable qui consiste à devoir
remplacer au pied levé en milieu d’année un enseignant dans sa classe,
sans aide, sans conseils et sans l’expérience nécessaire. Ce sont les
élèves qui seront pénalisés, quand le ministre fait croire que ces
étudiants pourraient assurer un enseignement de qualité dans la
poursuite de l’activité pédagogique assurée par l’enseignant qu’ils
remplacent.
Le Ministre est réduit à des expédients, ne voulant pas reconnaître
la nécessité de couvrir les absences des enseignants par des personnels
qualifiés et formés. Il pare au plus pressé sans aucun souci
pédagogique et au détriment de la qualité de la formation.
Encore une fois, ce sont les élèves et les personnels qui paieront les conséquences des choix ministériels.